Le Royaume des Morts

Bien que l'heure était tardive, je souhaitais visiter le Cimetière. Il me fallait vérifier quelque chose d'important, sans compter que c'est un lieu que je verrais probablement souvent, avec le flot de morts que l'on dénombre chaque jours...

Je mettais ma toge religieuse, relevant ma capuche, repositionnant mon masque. Retirant l'épée de sous mon lit, prenant le Type-2 qui était toujours derrière l'armoire, je saluais rapidement le disciple qui restait dans le fond du lieu de culte, pour prier sereinement.

Ne souhaitant pas prendre le métro à cette heure-ci, les fréquentations n'étant toujours pas les meilleures, j'y allais par les grandes avenues qui menaient tout droit au Quartier Sud.

Après de longues minutes de marche, j'arrivais vers le lieu sacré. Poussant le petit portillon, ce qui provoqua l'envol de quelques corbeaux, je m'avançais jusqu'au plan, disposé dans la pierre.

" - M... Manrell... "

J'allais jusqu'à la position indiquée, apercevant deux minuscules stèles. A ce moment, l'émotion me submergea et je ne pouvais m'empêcher de verser quelques larmes.


Je déposais quelques fleurs, trouvées à l'entrée du cimetière sur les arbres, en essayant de chasser mes mauvais souvenirs.



J'avais envie de déchirer ces habits d'Inquisiteur, de les brûler. Je portais les vêtements de mes bourreaux. Je tentais de me calmer, en pensant qu'après tout, rien n'était perdu, ce n'était qu'une simple transition.

Je revenais sur mes pas, regardant ce nombre incalculabes de stèles, tombes et autres signes mortuaires. Voyant deux tombes portant le nom de Fencer, je m'interrogeais. J'avais vu ce nom quelque part.

" - Le journal "

Il me semble que c'était un inspecteur, travaillant sur Sierra. Cela m'attristait de voir, une femme portant son nom et une autre en bas âge qui avait le même, qu'une partie, voir toute sa famille, avait périe. Je me recueillais, envoyant quelques paroles pour eux. Je continuais ma route, lisant inlassablement chaque noms qui y étaient inscrits. Plusieurs fleurs étaient fanées depuis longtemps déjà, tandis que d'autres étaient en parfait état.
Je voyais des familles entière sur certains réceptacles, toutes inscrites à la même date de décès.

Trouvant un banc en état, je m'asseyais, commençant à méditer, sur moi-même, la situation en générale, mon passé ...
Perdu dans mes pensées, au milieu des morts. Rien de mieux qu'un endroit calme pour ce type de concentration.

Je finissais mon repas du soir. J'étais chez moi, dans mon local d'entrepôt. Je jetais un œil à ma montre, 19H21. Je me changeais, je rangeais ma tenue de journaliste, pour enfiler celle que je portais chaque soir. Je prenais mes armes et un long manteau noir à capuche pour couvrir le tout. Des gants en cuir venaient compléter ma tenue.

Me voilà partit en direction du sanctuaire, à nouveau. Je devais parler à l'Inquisiteur. Il m'inspire une certaine confiance. Je prenais le métro, il y avait toute sorte de fréquentation à cette heure-ci, mais les gardes de l'Empire étaient présents, et armés. Je descendais à mon tour à la station de Métro du Quartier Est. Je connaissais maintenant le chemin pour rejoindre le Sanctuaire, je perdais moins de temps à chercher les bonnes rues et ruelles à emprunter pour être sur le bon itinéraire, et honnêtement, j'étais pressé. Je ne souhaitais pas déranger l'Inquisiteur à des heures trop tardives. Je poussais la grande porte du Sanctuaire, un disciple m'accueilli à mon entrée. Je retirais la capuche de mon manteau noir, pour me découvrir devant l'homme avec respect.

"Je cherche l'Inquisiteur, s'il vous plait. Est-il dans les parages ? Demandais-je au disciple.

- Navré, monsieur. L'Inquisiteur est parti au cimetière, il a besoin d'y passer régulièrement...

- Oh... Très bien. Merci, je vous souhaite une bonne nuit.

- Que Dieu vous préserve".

Je couvrais mon visage de la large capuche de mon manteau, et je repartais de plus belle en direction du cimetière. Il n'était pas loin d'ici. J'y arrivais bientôt, j'apercevais l'entrée. Je prenais garde de ne pas être suivis, la nuit les gens rôdent au quartier Sud. Le portail était ouvert, j'entrais. Je regardais aux alentours afin d'essayer d'apercevoir une silhouette qui pourrait être celle de l'Inquisiteur. Je ne trouvais personne, alors je pris la décision de m'avancer dans le décor. Le nombre de tombes était impensable. Les fleurs étaient ravissantes chez certaines familles, montrant un entretient régulier durant les visites. Et il y avait d'autres tombes, un peu délaissées, voir même à l'abandon. Il y a les morts auxquels on pense, et les morts définitivement oubliés. Je levais toujours mon regard, je ne voyais personne. Cela m'inquiétait, avais-je raté l'Inquisiteur qui serait déjà partit ? Je continuais obstinément de m'enfoncer dans le cœur du cimetière. L'allée que je parcourais allait tournée sur la droite, quand je vis un homme en toge assis sur un banc. C'était l'Inquisiteur. Il avait l'air pensif, il était immobile. J’arrivais derrière lui, silencieusement pour ne pas troubler le calme qui régnait autour de lui. J'approchais, de plus en plus, jusqu'à sa hauteur. Il leva les yeux vers moi, lorsque j'enlevais ma capuche pour me dévoiler à lui, il fit de même.

"Bonjour, Inquisiteur ? Demandais-je sans certitude.

- Je connais votre voix... me dit l'homme cherchant dans ses pensées.

- C'est vrai, pas plus tard qu'hier, je me confessais à vous, répondis-je en souriant.

- Oui, c'est vous, il n'y a pas de doute. Bien le bonjour, l'ami. Que vous amène-t-il en ces lieux, de la famille ?

- A vrai dire, mon Père, je ne suis venu ici nullement dans l'intention de prier les morts. C'est vous que je cherchais.

- Eh bien ? En cette heure si tardive ? J'espère qu'il n'est rien arrivé de mal ?

- ..."

J'hésitais un moment puis je lui dis :

"Auriez-vous quelques minutes à m'accorder ? Je souhaite m'entretenir avec vous, Inquisiteur.

- C'est très bien, marchons un peu, il n'y a personne ce soir, apparemment".

Les deux hommes commencèrent à avancer dans une marche lente. Après quelques secondes de silence, l'Inquisiteur ouvrait la discussion :

"Que puis-je pour vous aider ?

- Je tenais à vous voir, mon Père. J'ai suivis les conseils que vous m'avez donnés, hier, dans le confessionnal."

Les deux hommes ne parlaient pas fort. On entendait à peine les murmures de leur conversation.

"J'ai franchis un pas aujourd'hui. J'ai repris espoir. Mon Père... Grâce à vous j'ai retrouvé l'espoir, et j'ai réfléchis à vos paroles. Je ne suis sans doute pas seul. Un jour les gens découvriront mon existence, et certains se rallieront sûrement à ma cause, je l'espère, du moins. J'ai décidé d'attirer les regards, sans être vu. J'agis dans l'ombre, et lorsque la lumière arrivera, il sera déjà trop tard..."

Sur ces mots, je m'arrêtais. Je regardais en face, au bout de l'allée, je voyais deux hommes appuyés contre le mur que nous étions en train de longer pour atteindre la sortie. Ils n'avaient pas l'air d'être ici pour déposer des fleurs à la mémoire d'un de leurs proches. Ils fumaient une clope. Tout comme moi, l'Inquisiteur les remarqua. On se regardait à ce moment, ces gars là n'étaient pas à leur place. Nous mettions un terme à notre discussion, ces hommes éveillaient nos soupçons. Plus qu'une dizaine de mètres nous séparait d'eux. La vitesse de notre marche était la même depuis le départ, et pourtant, ce fut le moment le plus long. Je me retournais légèrement, aucune présence derrière nous. Arrivés à leur hauteur, nous restions sur nos gardes. Mes mains étaient prêtes à dégainer au plus vite, je devais protéger l'Inquisiteur en cas de pépin. Je réfléchissais déjà à mes mouvements d'attaque. Nous les dépassions, peu à peu. L'un d'eux se décalait pour nous laisser passer. Le passage fut silencieux, inquiétant. Finalement, à notre grand étonnement, rien ne se passa, malgré que nous restâmes presque dans l'attente du moment fatidique. Et puis, rien. Nous étions passés. Nous étions prêts à entamer quelques commentaires sur cette action troublante, quand devant nous, trois autres lascars se pointaient sur notre chemin, en nous barrant la route. Et cette fois nous n'avions nul doute, l'intention de ceux là était hostile. L'un deux avait une barre métallique dans ses mains, le suivant laissait apparaitre un Defender Blaster accroché à sa ceinture, et l'autre pensait qu'un simple couteau aurait fait l'affaire. Je me retournais à nouveau, les deux autres s'étaient placés aussi, nous barrant ainsi la route des deux côtés. Nous étions piégés sur un espace long de 20 mètres environ. L'écart se resserrait, les deux groupes avançaient sur nous. L'homme à la barre métallique la faisait taper dans la paume de son autre main, et approchait comme tous les autres, très confiants. Un seul sur les 5 hommes portait une arme à feu. Celui-ci était ma première cible. C'est d'ailleurs lui qui se mit à entamer le dialogue :

"Un prêtre, et un homme, tout deux vêtus de longs tissus. Vous auriez des choses à nous cacher ? J'espère pour vous que vous n'êtes pas sortis avec les objets les plus chers à vos yeux, HAHA !"

Ses fiers camarades se mirent à rire aussi débilement que lui. L'un d'eux laissa entendre une volonté de nous enterrer ici même dans ce cimetière.

"Bien..., continua t-il, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, nous sommes plus du double en nombre, et suffisamment armés pour vous massacrer les yeux fermés. Alors, dîtes-moi... Ne perdons pas de temps, nous avons mieux à faire que de vous tuer tout de suite. Donnez-nous tout ce que vous avez sur vous, déposez tout au sol. Toi, le prêtre, commence par ton gros collier, il est surement trop lourd autour de ton cou, HAHA !"

A nouveau, ils éclatèrent de rires. Je montrais mes mains en l'air, l'Inquisiteur m'imita. Lentement, j’amenais ma main droite à l'intérieur de mon manteau noir et je dis :

"Je vous donne mon manteau en prime, mon porte monnaie est dedans."

Une satisfaction immédiate conquis le visage du leader, voyant que les choses se passaient sans accrocs. Mais cela n'allait être que de courte durée...

J’éjectais violemment mon manteau en arrière, et dans l'accompagnement du mouvement, je terminais le bras tendu en direction du leader qui s'écroulait à terre, un couteau de lancé planté au milieu de la tête. Je poussais vivement l'Inquisiteur afin de l'éloigner de la scène en lui criant de se mettre à l'abri. Il avait été aussi étonné que les agresseurs en vu de la tunique que je portais sous mon long manteau noir. Je dégainais alors à peine mon épée que sa pointe rencontrait déjà le corps de l'homme au couteau. Ma main droite laissait l'épée là, dans le ventre de l'agresseur, et venait parer le coup d'un autre venu de derrière. Je me séparais de celui-ci à l'aide de l'autre main qui vint lui enfoncer ma dague en plein cœur, pendant que je retenais son bras armé. J'esquivais ensuite une barre métallique qui alla s'abattre sur le sol. J'en repoussais le propriétaire d'un puissant coup de pied. Le dernier s'agrippait à moi en me retenant les bras avec beaucoup d'énergie, il était derrière mon dos, et je voyais déjà l'homme que je venais de repousser à l'aide mon pied se relever pour charger à nouveau dans ma direction. J'expulsais un violent coup de tête en arrière, ce qui libéra aussitôt mes deux bras de leur étreinte. Je me retournais pour briser volontiers la nuque de celui qui nous avait laissé passer. Les os avaient craqués, et je préparais déjà mes mains à dégainer ma dernière dague. Au moment où je ferai face à l'homme à la barre métallique, il sera transpercé par ma lame d'un coup net. Et ce fut le cas... Je m'étais retourné avec précision en me baissant, craignant de prendre la barre métallique de plein fouet. Ma dague avait maintenant tranché quelques organes du corps présenté devant moi. Mais... Je levais les yeux vers le visage de ma dernière victime, et l'homme était figé, devant moi, étendue de tout son corps vers le haut, brandissant son arme contendante prête à m'écraser. Mon regard se redirigeait vers le torse de l'ennemi, et à mon grand étonnement, une épée se retira du corps sous mes yeux. Le cadavre s'écroula.


J'étais encore agenouillé de mon dernier combo. Essoufflé, je regardais l'Inquisiteur avec intrigue. J'allais me relever lorsque celui-ci pointa soudainement son épée à ma gorge. Il y avait encore le sang du dernier cadavre. Je ne comprenais pas ce qui se passait, je faisais glisser mon regard le long de la lame qui menaçait mon cou. Je lisais à voix hautes les initiales suivantes :

"M.V. ...

- Oui. La mémoire te revient-elle, ... Marshall !?"

Il ôta son épée, et je me relevais avec un visage dont 'l’expression était surprenante... Je venais de comprendre, ce qu'apparemment lui aussi avait compris.

"T'as pas perdu la main à c'que j'vois ! Malheureusement, nous ne pouvons parler ici de tout cela. Ces pilleurs se retrouvent pillés, par leur ignorance. C'est un beau jour aujourd'hui, étonnant, très étonnant... Prenons ce que nous pouvons, et cachons les corps."

Les corps avaient disparu.

"Demain, rejoins-moi au confessionnal entre neuf heures et midi. Je compte sur ta discrétion."

La scène du crime était redevenue une allée simple du cimetière, calme et paisible. Nous nous séparions sur ces paroles, et chacun de nous deux alla se fondre dans l'ombre de la nuit, et rentrer comme si rien ne s'était passé.

L'ironie du sort des pilleurs pillés. Vous n'étiez d'ailleurs pas les premiers à vous faire attaqué cette journée. Vous trouvez plusieurs bijoux de valeur, 500 crédits ainsi qu'un Defender Blaster et un couteau de piètre facture. Pour finir vous trouvez une clé sans doute ouvre-t-elle quelque chose.

Les cadavres des agresseurs furent oublier, l'ironie du sort à voulu que personne ne se soucis de leur disparition. Quelques jours plus tard, le fossoyeur les remarqua et les enterra discrètement afin de ne pas faire de vagues.

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[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]Vous remportez l'équivalent de 250 Crédits chacun ainsi que les armes des agresseurs, plusieurs bijoux de valeurs( environ 400 crédits) et une clé.