« Il fait froid…tellement froid… »
Mes paupières se soulèvent, le ciel parsemé d’étoiles ce soir, est magnifique. Un vent glacial souffle en ce jour noir. Je me redresse, assise, je scrute les alentours. Le paysage était désert…soudain certains évènements resurgissaient en moi, ils m’ont vraiment abandonné ?
Paniquée, je me lève rapidement, que vais-je devenir ?
Je cours dans tout les sens, le souffle court, Suis-je vraiment inutile à leurs yeux ?
Fatiguée par mon agitation, je m’arrête net, et regarde l’horizon.
« A présent je suis seule… »
Je marche, songeuse à mon avenir, le long d’une route, allant vers l’inconnu.
« Je suis perdue… »
Tout s’embrouille… une seule question se pose à mon esprit, pourquoi? Quand tout à coup un crissement de pneu se fait entendre:
« - Je peux vous aider ? Vous êtes perdue? Me demande une voix »
Craintive, je dévisage l’homme au volant, et répond:
« - Non ça ira, je suis en route pour la ville la plus proche.
- Euh, vous voulez pas que je vous y conduise? Vous êtes dans le désert qui entoure la ville de Sierra, et celle-ci est 15 km à d’ici.»
Déglutie:
« - C’est la ville la plus proche?
- Oui
- Ha…euh…je suis gênée , ça ne vous dérange pas? Lui demandais-je en restant tout de même sur mes gardes.
- Si je vous le propose, c‘est qui y a pas de souci, par contre vous me remercierez en nature! »
Horrifiée par cette avance, je me recule:
« - Pardon?!
- Je rigole, allez, montez, il vaut mieux ne pas trainer par ici, me dit-il d’un ton sérieux »
Sur ces derniers mots et malgré ma méfiance, j’entrais dans sa magnifique Bugatti Veyron. Je n’avais pas le choix, qui sait ce qui m’attendait dans ce désert. Il démarra et nous roulâmes droit vers Sierra.
Pendant le trajet, nous avons eu le temps de faire connaissance, je voulais lui raconter mon passé, mais il aurait été horrifié de l’apprendre, et m’aurait fui. Je ne pouvais pas perdre la seule personne qui voulait bien m’aider. Alors je me suis inventé un autre passé, qui équivalait au vrai, niveau tragique. Il écoutait avec attention chacune de mes paroles, changeait d’expression quand je changeais de ton. On aurait dit qu’il partageait ma souffrance, et honnêtement ça me faisait du bien. J’étais contente d’être tombée sur quelqu’un de si compréhensif dans ce monde où règne la fourberie.
Arrivés à bon port (dans le quartier nord d‘après ce qu‘il m‘avait dit), la voiture stoppa devant un grand bâtiment.
« - Je suppose que vous n’avez nulle part où dormir? Me demanda t-il.
- …et bien…comment dire… , balbutiais-je.
- Vous n’avez pas à me donner d’explications, cela ne me concerne pas, mais vous êtes très sympathique, enfin de ce que j’ai vu du moins. »
Mon visage, jusqu’ici terne, s’illumina à ce compliment.
Voyant mon sourire, l’homme continua sur sa lancé.
« - Je vous propose un marché, je vous prête un appartement et vous, vous trouvez vite du travail, d’accord?
- Comment ? Demandais-je étonnée.
- Oui le bâtiment m’appartient.
- Ha… Enfin… c’est trop… vous me connaissez à peine, dis-je ne trouvant plus mes mots face à cette proposition.
- Ecoute il y a des gens qu’on connait depuis des années, que l‘on considère comme des amis, et qui vous poignarde dans le dos du jour au lendemain, alors que parfois il suffit de parler à une personne qui nous est inconnue pendant 5 min pour savoir que c’est quelqu’un de bien, sur qui on peut compter. »
Devant mon silence, il continua :
« - Tenez, prenez les. »
Il me tendit des clés.
Si seulement il s’avait à quel point je lui étais reconnaissante de son geste. Mes yeux commencèrent à s’humidifier, il s’en rendit compte.
« - Mais non ne pleurez pas, dit-il inquiet.
- Ne vous inquiétez pas, ce sont des larmes de joies, je vous remercie du fond du cœur.
- Profitez, je ne fais pas ça tout les jours, sort-il en rigolant, surtout en ce moment, les temps sont durs… ».
Son regard se fit, pendant quelques instants, plus sombre, pour tout de suite s’éclaircir:
« - Allez, Anna Sullivan , c’est un nouveau départ!
- Oui, répondis-je en souriant de plus belle, merci! »
Attrapant les clés, je sortis de la voiture, lui fis un signe de la main, puis entrais dans ma nouvelle demeure, tandis que le bruit de la voiture de Mr. Karl s’éloignait.
« Une nouvelle vie s’offrait à moi, je ne pouvais pas la laisser s’échapper. »
« Mon passé était derrière moi, je ne veux plus me retourner vers lui… »
Sujet: Anna Sullivan 
Ven 13 Aoû - 21:45
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