Cette mort se jouait de moi, qu'avais-je donc fait pour qu'elle s'amuse avec moi ainsi ? Toutes ces questions n'ont pas de réponse, en tout cas pas accessibles pour moi malheureusement. Je sentais venir en moi un profond désespoir, j'en avais déjà marre de ce monde... En Urania, on n'aurait en aucun cas maltraité une noble de mon rang... Mais sur Sierra, ils n'avaient aucun respect.
Cependant, je pense que réfléchir à tout ça n'était peut-être pas la bonne solution, il fallait que je me sorte encore de ce mauvais pas. Je faisais rapidement le bilan de ce que j'avais à ma disposition sur moi : rien.
Ils avaient pris mon Defender et mon téléphone portable. En bougeant un peu mes mains, je découvris quelque chose de plutôt fin, en ferraille. Peut-être pourrais-je crocher mes menottes ? Ma pensée s'arrêta tout de suite lorsque je vis un homme s'approcher de moi, il prit mes cheveux et les tira vers le haut, dévoilant mon visage :
« -On devrait se la faire avant de la rendre contre le paquet d'argent. »
J'avais extrêmement mal, mais il ne s'arrêta pas là : il déchira littéralement mon débardeur blanc laissant entrevoir ma peau blanche elle aussi ainsi que les parties que désirait ce pervers :
« Regarde moi cette poitrine... »
J'avais fermé les yeux, m'attendant au pire de sa part, mon charme me jouait beaucoup trop de tours des fois surtout quand je ne le voulais pas. Alors que je m'attendais à devoir subir le pire affront que l'on puisse me faire, j'entendis une détonation. J'ouvris lentement les yeux et je voyais le corps de l'homme sur moi, mort.
« -Personne ne la touche c'est bien compris ou je le bute ! »
Plus personne ne bougeait, j'avais l'impression qu'ils avaient tous peur de lui, j'essayais de bouger pour ne pas laisser ce cadavre sur moi. Je le repoussais un peu plus loin en le repoussant avec mes jambes.
« Et jetez moi ce corps dans le cimetière ! »
Deux personnes prirent le cadavre devant moi et sortirent avec. Il n'y avait maintenant plus que 2 hommes dans l'entrepôt. Ils se désintéressaient
totalement de moi et se contentaient de regarder la télévision.
Je devais en profiter pour trouver un bon moyen de sortir d'ici, sans casse. Je regardais un peu partout pour tenter de trouver cette sortie tant désirée, puis mon regard s'arrêta sur une fenêtre entre-ouverte, elle allait surement m'offrir une possibilité de fuite, comme les deux autres gugus allaient mettre du temps à revenir, j'avais largement le temps de fuir loin, très loin.
Je commençais lentement à crocher la serrure de mes menottes tout en réfléchissant à la manière dont je devais aller jusqu'à cette fenêtre. Elle était assez loin, mais derrière les deux hommes, au moins, je pourrais m'en fuir sans devoir m'en occuper personnellement. La pièce était vide au centre, les deux hommes étaient assis sur des caisses ainsi que la télévision. Le reste de la pièce était encombrée de caisses de tailles différentes laissant quelques passages plutôt larges entre chacune.
Quelques minutes après le début de ma tentative, j'avais presque fini. J'entendis un petit "clic", j'étais arrivée à défaire mes menottes. Je retirais tranquillement mes poignets du poteau auquel ils étaient attachés et posais délicatement les menottes par terre. Cependant, je devais garder la plus grande prudence pour ne pas faire de bruit. Je défis mes chaussures, les talons étaient peut-être bas, mais le claquement contre le béton aurait pu faire du bruit, il ne fallait prendre aucun risque, je ne voulais pas mourir ici.
Je commençais à marcher recourbée et pied nu sur le béton froid de cet entrepôt. Il pleuvait dehors et depuis quelques temps seulement. Le bruit des gouttes d'eau tombantes sur la tôle, qui servait de toit à cet entrepôt, aurait pu couvrir mes bruits de pas, mais qu'importe, je n'allais tout de même pas aller retourner chercher mes chaussures juste pour mieux marcher, surtout que je ne savais pas si les deux hommes avaient vu que j'étais partie.
J'approchais à grand pas de la fenêtre. Je regardais vers le centre de la pièce, les deux hommes ne s'étaient pas aperçus de ma disparition, je regardais ensuite par la fenêtre, je découvris heureusement que j'étais au rez-de-chaussé. Je passais par-dessus la fenêtre sans faire de bruit, ce n'était pas pour autant que j'étais sauvée.
Je fus rapidement trempée jusqu'aux os, la pluie était torrentielle. Qu'aurait-on pu penser d'une jeune femme s'amusant à courir pied nu avec un débardeur déchiré dehors sous la pluie ? De toute façon, au point où j'en étais, la survie devait être à n'importe quel prix. Je courais le plus rapidement possible pour m'éloigner de cet entrepôt maudit. Après une petite centaine de mètre, je m'arrêtais, essoufflée.
Soudainement, une voiture débouchant d'une intersection devant moi alla dans ma direction, avec la pluie qui tombait je n'arrivais pas à voir distinctement comment était cette voiture. Elle se rapprocha de moi à vitesse moyenne, je m'écartais de sa trajectoire prochaine puis je pus voir que c'était une patrouille de police. J'étais sauvée, définitivement.
Je leur fis signe et la voiture s'arrêta près de moi. La conductrice, une policière âgée d'environ 30 ans, fus étonnée de me voir dans cet état, fort heureusement avec pluie le sang sur moi était parti :
« -Vous allez bien Mademoiselle ?
-Non ! Pas du tout ! Y'a... Y'a des rebelles qui ont voulu me tuer là-bas !
-Montez dans la voiture, on va voir ça. »
Même si je n'avais pas trop envie de retourner là-bas, c'était ma seule chance de m'en sortir, je montais rapidement à l'arrière de la voiture, il y avait deux autres policier. Je fus questionnée par l'un deux :
« -Alors, il y aurait des rebelles ? Pourquoi est-ce qu'ils vous ont attaqué ?
-Parce que j'avais découvert leur plan, ils projetaient de faire un attentat contre des membres importants dans le Quartier Nord. J'ai voulu avertir la police, mais ils ont réussi à me faire prisonnière et ils ont voulu abuser de moi ! J'ai quand même réussit à fuir pendant qu'ils étaient occupé à faire autre chose ! »
On arriva assez rapidement devant le fameux entrepôt. Un des policier sortit de la voiture, arme à la main. Il se dirigea vers l'intérieur de l'entrepôt, mais fut abattu bien avant par un homme dans le bâtiment, il ne pensait cependant pas qu'il y avait trois autres personnes, il sortit rapidement du bâtiment pour mettre l'homme mort à l'intérieur. Les deux policiers et moi nous mettions à couvert de l'autre côté de la voiture pendant qu'une des deux personnes des forces de l'ordre attrapa l'émetteur-récepteur de la voiture :
« -Ici patrouille 45-B, à PC-S, nous sommes attaqués par des rebelles armés et dangereux retranchés dans un entrepôt dans la zone 5A-BX-732, nous demandons renforts immédiat pour suppression des individus, possible présence d'explosif dans le bâtiment. Terminé.
-Bien reçu 45-B, nous envoyons du renfort sur zone, leur arrivée est prévue dans cinq minutes, tenez bon. Terminé. »
Je pense qu'ils avaient dû se rendre compte maintenant que j'avais disparu, ils ne devaient plus rien avoir à perdre après tout, mais moi je faisais d'une pierre deux coups : j'arrivais à me libérer de mes agresseurs et je les empêchait de nuire, définitivement. C'était un beau coup et je m'en étonnais moi-même, mais maintenant, il fallait rester en vie pendant un peu plus de cinq minutes. Les deux policiers avaient leur arme braquées contre le bâtiment, on pouvait sentir qu'au moindre geste des agresseurs, ils feraient feu sans sommation.
Les cinq minutes passèrent sans encombres et les troupes armées arrivèrent, tout se termina assez rapidement, 4 morts et 0 survivants côté agresseurs et aucune perte côté militaire. Je fus gracieusement raccompagnée chez moi après avoir été remercié pour avoir démantelé un réseau terroriste rebelle. Qu'ils sont naïfs... Enfin, ce n'est pas grave. Ça fait toujours plaisir de truander des policiers qui ne demandent qu'à tuer du méchant.
Une fois chez moi, je pus enfin appeler mon patron, la Valren allait tomber grâce à mes nouvelles informations, j'en étais fière. Je n'attendais plus que mon patron me reverse une somme plutôt généreuse sur mon compte, après tout j'avais risqué ma vie pour son entreprise.