34 N.Esperandi

Je sortais du métro, me fondant dans la masse grouillante qui s'engouffrait vers la sortie. Par manque d'attention dû à quelques coups de fatigue, j'avais heurté un homme en montant les escaliers.

" - Veuillez m'excuser, pardon. " dis-je sans vraiment voir la réaction de mon interlocuteur.
" - Vous êtes l'Inquisiteur Davis Walter ?
- C'est cela, oui. Pourquoi donc ? "

La discussion commençait suite à une simple bousculade. Il me parlait de sa foi en la Chantrie, qu'il était heureux de rencontrer l'Inquisiteur en personne. Plus concrètement, c'était simplement un homme pieu qui était content de voir un religieux de la Chantrie.
Nous terminions par une poignée de main, suivi d'un simple " Alors à Dimanche prochain ! " étant donné qu'il comptait venir à l'office qui s'y tenait.

Regardant rapidement le plan fixé sur le mur, je cherchais le Nexus Esperandi, un club très réputé. Je n'y allais pas vraiment pour y faire la fête ni pour me détendre, mais pour comprendre le message que j'avais trouvé dans la poche de mon agresseur.

Arrivant devant la - somptueuse - façade du club, un très grand humanoïde, d'au moins une tête supérieure à moi, m'interpella.

" - Réservé aux habitués et aux personnes importantes. "

A croire que certains ne se renseignent pas sur les nouveautés qui les entourent. Je sortais de ma poche l'orbe de la Chantrie, qui indiquait mon rang d'Inquisiteur.

" - Mouais. Les religieux ici, on s'en tape, cher Inquisiteur. "

Bien qu'il paraissait imposant, il commençait à sérieusement m'énerver, et sa carrure ne m'empêchera pas de rentrer dans ce club. Je mettais volontairement en évidence le pommeau de mon épée, luisant en or, ce qui a tout de suite mis une certaine étincelle dans le regard de cet écervelé.

" - ...Bien entendu, si vous payez, on peut toujours s'arranger monsieur l'Inquisiteur !
- Il n'était en aucun cas question de paiement. Un avertissement sommaire, rien d'autre. "

Sa tête redevenait comme avant, le regard vide et froid, les sourcils froncés. Une parfaite tête de mule comme il en faut hélas.
Je m'apprêtais à l'empoigner énergiquement pour lui faire comprendre ce que j'entendais par avertissement, lorsqu'un cri strident venait de la rue adjacente. La brute se précipita voir ce qu'il se passait. Apparemment, une agression, ou du moins une rixe après quelques boissons de trop. Rien de bien violent, mais assez pour me permettre de rentrer sans aucun soucis.

La musique était très forte, beaucoup de jeunes étaient au bar et dans les sièges, en train de boire et de reboire. Je passais inaperçu au travers de l'agitation au centre de la piste, en allant dans un coin un peu plus calme.
Je ressortais le papier :


Bien que la désignation "N.Esperandi" était très probablement celle du lieu dans lequel je me trouvais, je ne comprenais pas ce qu'était ce numéro 34. Je m'asseyais, en regardant attentivement la salle, en essayant de trouver une réponse à cette énigme, tout en gardant précieusement la clé rouillée que j'avais aussi trouvé sur l'agresseur.

Un groupe de jeune passait à coté de moi, ils parlaient très fortement, sûrement pour se faire entendre au milieu de tout se bruit mais aussi car ils devaient être assez soûls.

" - J'ai réussi à avoir enfin ce Pass Impérial, dès le mois prochain j'emménage dans une villa du Quartier Ouest !
- Haha, tu nous inviteras j'espère.
- Tu n'as pas le droit, toi, t'en a pas de Pass. Reste avec les miséreux !
- Tss. Bon, je vais prendre mes affaires. Les tiennes sont dans le 28?
- Non le numéro 30. De toute façon je ne compte pas encore partir, petit joueur !"

Ils se dirigeaient vers une pièce annexe. En entendant cette histoire de numéros, je me décidais à les suivre. Je tombais dans une grande salle avec de nombreux casiers, sûrement pour déposer les affaires des clients.
Bien entendu, les numéros n'étaient pas dans l'ordre, probablement le videur de l'entrée qui a eu dû s'occuper de la disposition de cette salle.
Je cherchais donc le casier 34. Il était au fond, entre le 29 et le 37...
Je ressortais la clé, en essayant de l'insérer dans la serrure. Mais la clé étant rouillée, j'ai dû forcer pour réussir à enclencher le mécanisme...

En ouvrant le casier une odeur de moisi vous vient aux narines. Vous regardez de plus près et vous trouvez un porte feuille avec 100 Crédits à l'intérieur, quelques babiole qui n'ont aucune valeur et quelque lettre qui n'ont pas été postés. En continuant à fouiller vous touchez quelque chose de visqueux, l'odeur de moisi venait de là, vous trouvez un sandwich en décomposition dans le casier.

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Vous trouvez 100 Crédits