« -Qu'est ce que je fais ici, pourquoi je ne suis pas à l'hôpital? Demandais-je assez énervée.
- Le temps que les ambulances arrivent, elles auraient mis du temps. J'avais de quoi vous soigner chez moi, vous aviez quelques bleus et quelques plaies, c'est moi qui vous ai fait ses soins. Me répondit-il calmement.
- ... Je vous remercie. Dis-je gênée par mon comportement.
- Ce n'est rien. Comme je vous ai dit vous pouvez rester tant que vous voudrez ici. Je vois aussi que vous vous remettez vite de vos blessures, me dit-il en s'écartant un peu de moi.
- Oui, c'est un de mes dons. Je vous remercie mais ça ira, j'habite juste à coté. »
J’étais étonnée par sa gentillesse.
« Mais on m’a eu une fois, je ne me laisserai plus avoir! »
« - Je me disais bien, je vous ai croisé quelques fois, ces derniers temps. Je savais pas quel appartement vous habitiez sinon je vous aurais déposé chez vous, dit-il en souriant.
- C'est pas grave et puis ça fait plaisir de savoir qu'on peut compter sur son voisin. »
« Mentir est ma seule solution… »
« - Il n'y a pas de soucis. Je suis policier si vous voulez savoir. C'est mon devoir de protéger ses habitants, me dit-il en rigolant. »
« Policier? »
« - Oui je sais, vous avez fait juste votre devoir. Bon je vais y aller.
- A oui, une question avant que vous partiez..., m'interpela t-il avant d'ouvrir sa porte.
- Oui?
Son humeur devînt sérieuse:
- L'homme qui vous a passé à tabac dehors vous le connaissiez? »
« Je ne vais pas lui raconter le coup du désert, ou j’aurais 36 questions auxquelles je ne pourrais pas répondre, de peur d‘être rejettée… »
« - Il m'avait offert l'appartement, enfin provisoirement, le temps que je trouve un travail... et vu que j'en trouvais pas...il m'a proposé ses services... que j'ai refusé et voilà le résultat…
Aridias se mit à réfléchir un instant, puis me demanda:
- Comment s'appelait-il?
-Il se faisait appeler monsieur Karl.
Aridias faisait un grand sourire, comme si quelque chose le rendait heureux, puis m'affirma:
- Je pense que vous n'entendrez plus jamais parler de lui.
- Je l'espère bien, frissonnais-je rien qu’à l’idée de le recroiser.
Afin de me rassurer il me dit:
- Ne vous en faites pas je vous en donne ma parole. Et puis si ça ne va pas vous pouvez toujours passer me voir? Je vous accueillerais volontiers autour d'un verre.
- Je veux pas vous déranger. Dis-je assez gênée, presque rougissante.
« Reprends toi Anna! »
- Je n'ai personne qui me rend visite...donc un peu de compagnie ne fait pas de mal.
« Personne? »
- Mais...j'ai vu des photos de votre enfant et de votre femme, vous n’êtes pas seul?
- ...Euh..... Comment vous dire.....Ils ne sont plus de monde..., dit-il en masquant sa tristesse.
- A...je suis désolée. Dis-je avec un pincement au cœur.
« Le pauvre… »
- Pas grave, ce sont des choses qui arrivent... »
J’étais surprise par se phrase, on aurait dit qu’il parlait d’une chose anodine.
Un silence se fit puis il me dit comme si rien ne s'était passé:
« - Vous cherchez du travail n'est ce pas?
- Oui, d’ailleurs je ne sais même pas si je peux garder l'appartement maintenant avec toute cette histoire. Enfin, je me débrouillerai...
- Si vous ne savez pas ou aller vous pouvez toujours utiliser le miens. J'ai une chambre de libre.
- C'est gentil de votre part, mais je vais pas vous embêter plus longtemps. »
« Faire une colocation avec un inconnu et puis quoi encore? Remarque c’est un flic… Je ne sais plus quoi penser… »
« - Ne vous en faite pas, j'aime bien me faire embêter de toute façon. Mais si vous cherchez un emploi à l'hôpital, aux services de police ou au nexus j'ai des contacts. Donc demandez moi si ça vous intéresse. Et si vous ne trouvez pas d'appartement vous pouvez toujours me louer la chambre de chez moi. Le temps de trouver quelque chose. Me proposa-t-il.
- D'accord merci, je vais y aller. Répondis-je d’un ton snob. »
Je n’aimais pas mon comportement mais c’était ma seule défense pour le moment…
« - D'accord. Je vous laisse y aller, je vous accompagne? Me demanda-t-il.
- C'est juste à coté, je sais que j'ai pas vraiment de chance en ce moment mais je pense pas me faire agresser sur 5 mètres à parcourir, ricanais-je.
Il rigolait de bon cœur puis me dit, toujours en rigolant:
- On ne sait jamais. Bon rétablissement. Et n'oubliez pas de passer me voir si vous avez besoin.
- Merci et bien bonne journée… Et peut être à bientôt.
- A vous aussi, j'espère bien vous revoir. »
Je commençais à passer le seuil, puis me retournais en lui annonçant, sourire en coin:
« - Au fait, moi c’est Anna. »
Puis je rentrais chez moi, afin de me remettre de toutes ces émotions.